Charlotte Jacob : Bad Beers Good Waste
Designer française basée à Bruxelles, Charlotte Jacob travaille en freelance entre Bruxelles et Paris. Elle a étudié la scénographie et les interfaces tangibles à Nantes (France). Ce qui l’amènera à des stages d’architecture intérieur et de scénographie, à Bruxelles et Tokyo en 2014 et 2015.
C’est par ces expériences qu’elle découvre le design de matériaux. Elle poursuit ensuite son parcours par un stage dans une start-up
dans la biotechnologie, produisant des luminaires à l’aide de bactéries marines photo-luminescentes et travaille ensuite à Paris pour des concours de scénographie.
Après un parcours d’études de cinq ans en design industriel, puis cinq autres années en tant que designer spécialisée en couleur et matière pour un groupe verrier, Charlotte a eu envie d’explorer de nouveaux matériaux.

Mélange coulé sur une plaque de verre, puis séché pour former le masque.

Plaque de verre découpée qui servira de support pour couler le mélange. Capture d’écran, vidéo du projet final.
Pour son projet final Fabricademy, elle cherchait des matériaux plus souples, plus vivants tout en se reconnectant à des pratiques locales et expérimentales, notamment via le réseau
des fablabs bruxellois. Bad Beers croise deux types de déchets qu’elle connaît bien :
• des déchets verriers texturés, récupérés sur des plaques de verre issues d’anciennes serres
• de la drêche de bière artisanale, produite à échelle familiale

Drèche de bière utilisée pour la fabrication du biomatériau.
Capture d’écran, vidéo du projet final
À partir de ces deux matières, elle a imaginé un kit de masques pour le visage.
Lebiomatériau est fabriqué à base de drêche et de liquides issus de la production de bière,mélangés à de l’agar-agar, puis coulé sur les plaques de verre. Le verre, grâce à son relief, structure et solidifie naturellement le masque, tout en servant de moule réutilisable, facile à nettoyer. Les déchets de bière sont riches en vitamines (notamment en vitamine B12) ce qui en fait une base intéressante pour un soin de la peau.

Biomatériau texturé grâce à la plaque de verre.
Bad Beers propose une alternative aux masques cosmétiques à usage unique, souvent emballés dans des matériaux plastiques et/ou métalliques. Il met en valeur des déchets issus de circuits courts, en les transformant en matière utile, sensorielle et durable. C’est aussi une manière de faire dialoguer deux domaines d’intérêt de la designer —le verre et les biomatériaux— tout en ouvrant sa pratique vers le design appliqué au soin et à la bio-cosmétique.

Résultat final du masque après séchage.
Site du projet class.textile-academy.org/2024/charlotte-jacob
Instagram @cha__jacob
Avec le soutien du réseau des fablabs bruxellois